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Tous les Palestiniens de moins de 15 ans doivent descendre du bus pour contrôle © M.L.

Bus 231: touristes et Palestiniens pas à la même enseigne

M.L. /  Le bus 231 mène à Bethleem. Les visiteurs gardent un beau souvenir. Pour les Palestiniens le retour vers Jérusalem est moins rose.

Red. Die Schweizer Journalistin M.L. (Name der Redaktion bekannt) lebt seit einigen Wochen in Jerusalem und berichtet über das Alltagsleben.

Huit kilomètres de Jérusalem à Bethleem
Le bus 231 relie Jérusalem à Bethleem. A l’aller, pas de problème, à part les détours dus au découpage territorial décidé par Israël. 8 km, trois quart d’heure de route, puis 20 minutes de marche, et voilà le célèbre centre de Bethleem.
Le soleil, parfois voilé par un vent de sable, beaucoup de visiteurs, des commerçants affables. Et les incontournables : magnifique basilique de la Nativité, toute en hauteur, mais en rénovation. Souvent la foule rend impossible la descente dans la grotte où Jésus serait né. La visite de la vieille ville se fait en suivant une rue qui monte en arc de cercle, et en se perdant dans les ruelles adjacentes.
Un marchand a l’intelligence d’exposer côte à côte un keffieh palestinien fabriqué en Palestine et l’autre en Chine. Un choix éthique et solidaire se présente ainsi au touriste!
Où le tableau s’assombrit
Mais le tableau se gâte au retour. Dans le bus 231, des touristes et des Palestiniens. Ils s’acquittent des 6,80 shekels (env. 2 CHF) pour le trajet. Le bus prend la route qui remonte au nord, vers Jérusalem. Partout à l’horizon des colonies israéliennes, illégales aux yeux du droit international : il est interdit à une puissance de construire dans les régions occupées militairement.
Au tiers du voyage, un check point, un point de contrôle israélien. Le bus palestinien se met sur la droite et s’arrête. Un jeune soldat israélien donne l’ordre à tous les jeunes de moins de 15 ans de descendre du bus. Dans le bus, yeux interrogateurs des touristes, et visages imperturbables des Palestiniens.
Un jeune raconte
Le 11 mars, dans un bus qui ramenait un groupe d’étudiants palestiniens à l’université, l’un d’entre eux souriait au moment où deux soldats sont montés pour effectuer un contrôle. Mal lui en a pris. Ce sourire est pris pour une provocation par un tout jeune soldat, 18 ans. Le militaire ordonne alors à l’étudiant qui a son âge de descendre, et lui dit : «toi tu continues à pied». Pas de réaction dans le bus. Et le narrateur de se demander : «pourquoi est-ce que nous autres étudiants, ne sommes-nous pas tous descendus par solidarité???» Et sa réponse : «La peur. Les jeunes soldats (en Israël chacun.e est tenu.e de faire un service militaire de trois ans, de 18 à 21 ans) sont nerveux, peu expérimentés et aiment faire sentir qui commande».
L’heure n’est plus aux jets de pierres
Elisabeth, Suissesse mariée à un Palestinien de Bethleem, explique : « la nouvelle génération estime que le changement ne viendra pas en lançant des pierres. Il leur faut suivre une formation solide et sérieuse, suivre des études jusqu’au bout. C’est l’éducation qui leur donnera la force et le courage».
«Et du courage il en faut, nous déclare-t-elle, car tout en dur dans ce pays : le manque de soins hospitaliers, l’état des écoles (des classes de 35 élèves), l’insuffisance de la voirie, et surtout les tracasseries quotidiennes, et la difficulté de se déplacer en raison des check points et du mur, qui obligent à faire d’extravagants détours. Les déplacements sont rendus extrêmement longs et fatigants. Sans parler des interdictions. Moi-même, vivant à Bethleem, je n’avais pas le droit d’aller à Jérusalem. Je l’ai maintenant car j’ai 60 ans! Avant, c’était impossible, alors que nous sommes à 8 km».
Que reste-t-il de Jérusalem?
La colonisation des terres palestiniennes, le mur de séparation, les check point bouleversent la vie quotidienne des deux populations. «Il est indéniable, écrit le journal israélien Haaretz (9 mars 2018), que depuis 15 ans, ça a transformé la vie de beaucoup, ça a affecté l’économie des deux côtés…»
Et Arnon Soffer, professeur de géostratégie à l’Université de Haïfa, ajoute en parlant de Jérusalem : «De mon enfance, je garde l’image d’une Jérusalem magnifique. Qu’en reste-t-il? une ineptie esthétique, qui est aussi une ineptie politique».

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